jeudi 22 avril 2010

Catimini


J'aime le matin/

En catimini/

Délester de mon corps endormi/

La couche paisible de mon amant insomniaque/

Je rassemble mes vêtements en tapon/

Mes chaussures qui s'entrechoquent/

Soulèvent le sourcil sensible/

De cette créature assoupie/

A laquelle j'aime tant m'habituer./

Pardon mon amour/

Pour moi/

Hachurer ton sommeil/

N'est qu'un prétexte ridicule/

A des retrouvailles immédiates/

Grogne et rendors toi/

Ma journée parenthèse/

Va filer en douce/

Pour enfin te retrouver/

Dans cette même cage/

De caresses en coton./


dimanche 4 octobre 2009

Ecueil Recueil Cercueil


De la crème sur mon corps, j'ai étalé consciencieusement, comme me le faisait ma mère en Afrique. Pot bleu, sensation métal moite, parfum de toujours. Il faut que je me dépêche de l'aimer, cette maman méconnue.


J'ai séché mes cheveux allongés pour un rôle, depuis je n'ai pas osé les couper. L'homme qui dort à côté de moi les aime longs. Le jour où je ne voudrai plus l'aimer, je me ferai garçonne. Les cheveux c'est du temps. Du temps poilu. Un prétexte de gestes efféminés et de caresses gracieuses. Ou bien d'empoignades cochonnes. Quand je les coupe court, c'est que je veux abolir des moments, mettre entre parenthères quelques amertumes de vie. Laisser respirer la nuque, derrière la tête, le passé.


J'ai vu ma mère tout-à-l'heure. Il faut que je vous dise. Elle est malade dans sa tête. Je me suis rendu compte qu'elle était toujours amoureuse de mon père dix-huit ans après sa mort. Elle a donc atteint la majorité de l'amour-deuil.

J'apprend à l'écouter, à rire de ses histoires sans pleurer. Elle raconte des choses pas possibles, des anecdotes à base de lutins, quand elle fume une clope elle communique avec une troisième dimension, elle dort toute la journée.


- Je t'aime comme un lendemain de cuite : tu me fais culpabiliser, tu me donnes envie de gerber, envie de dormir, envie de fuir. Et envie d'aller loin. D'enjamber les montagnes khâgneuses de mes jambes russes.


J'ai balancé cette phrase avec les yeux mitraillette, aucun son hors de ma bouche. Je me suis levée de son lit idiot, j'ai laissé son corps inerte rebondir sur la couette aux motifs enfantins. Claque la porte. Démarre le scoot. Seule enfin. Le notaire m'appelle. Stop le scoot. Il me dit que je dois faire signer un papier à ma mère autorisant la vente d'un appartement de famille, ce qui lui permettrait d'avoir plus d'argent, ce qui me permettrait de moins avoir l'impression d'en avoir trop. Je raccroche.


Où aller? chez Lui. Non. C'est chiant une fille triste. Calme toi. Quand tu pleures tes yeux ressemblent à des paupiettes de veaux. Puis c'est dangereux la pluie dans les yeux quand tu roules. Merde j'ai loupé une priorité à droite. L'assurance a déjà assez casqué. Klaxons. Insultes. J'éclate de rire à 45km/h. Je suis heureuse d'être vivante.



(à suivre...)




Ne plus


Ce soir la rancoeur me bouffe aussi fort que les marlboro que je m'inflige tige à tige.
Je lui ai inventé des mensonges infidèles car il m'a désolidifiée il y a quelques temps.
Peur.
Confiance confisquée, je me transforme en sorcière des eaux douces.
C'est dégueulasse. Je détruis en croyant jouer et en rire. Des blagues qui me font sourire sur le moment, mais qui égrènent les sentiments les plus nobles dans un marasme d'injures.
Pourtant j'aimerais entourer son scooter d'un préservatif géant afin que Celui ne tombe pas, ne s'écorche pas, soit auréolé d'une invulnérabilité exquise. C'est ça que mon inconscient a fait, Celui. Ne me blâme pas. S'il-te-plait écoute mon histoire.
Sur ton chemin j'ai effacé les feux rouges afin que ton impatience respire. Je me suis mise d'accord avec ce dimanche soir pour être aussi agréable qu'un vendredi soir, fête ou repos au choix, promesse de liberté. Les fleurs desséchées renaissent sur tes fenêtres violettes. Tes chemises se battent pour être les plus blanches, les mieux repassées, fleurer bon la lessive et envelopper ton corps d'un coton de dandy.
Coeur de palmier.
Je mets la tendresse en italique, pour la faire sortir de nos doutes assassins.
Excuse moi.
Celui.
Que j'aime.


lundi 20 avril 2009

Méduse


J'adore par-dessus tout quand tu prends ta tête d'anéanti. Tu rouspètes l'échange, tu hais l'indifférence. Je te regarde, tu me fais rire. Debout ruisselant de douche dans la chambre, à contre-jour tu es la Méduse. 

jeudi 2 avril 2009

Dodo


Mes yeux se closent présomptueusement, j'observe ton silence délicieux, je sens que tu t'agaces.
Jolie garce qui s'endort si facilement, dans une couette injuste, partiellement voluptueuse. 
"J'ai froid, moi."
Je prends plaisir à faire danser doucement mes pieds sibériens détestés sur cette couche tant aimée.
Je rassemble tous mes cheveux d'un côté afin que ma photo tombale soit jolie si je meurs dans la nuit.
Je miaule un peu pour montrer que je suis en vie et consciente de cette chance.
Dodo, dos à dos.


L'huître


Soudain j'ai envie de me baigner dans une huître. Onduler dans une écume tue, mon épiderme se faufile entre la nacre et les bosses. Je savoure pleinement cet étui rocailleux, me complais dans mon humidité. J'ai même de quoi manger! Et boire! Ad volo! 
Mais il n'y a personne pour considérer cette exclusivité de bien-être... Je devrais créer des fenêtres, mais alors je deviendrais une sirène vaniteuse! Pouah! 
Je décide alors de rester seule, apaisée dans mon coquillage de pacotille. J'espère tout de même qu'une "chère et jeune âme" viendra chatouiller ma queue - de sirène bien entendu - , histoire que j'aie des histoires à raconter, à lui de préférence! 

Liberty


Rire aux larmes, pleurer jusqu'à l'évanouissement, ces perles d'yeux salvatrices, j'aime mieux quand tu me prophylactises. Ce matin tu m'as fait mourir de doutes soudains, ce n'était qu'une farce, et moi je ne suis pas une dinde.
J'ai couru dans le soleil et j'ai ri de ma jeunesse déployée. Un maillot de bain en liberty sur mon deux-roues que je m'obstine à supporter malgré les "pout-pout" fatigués qu'il crache sans vergogne.  
Demain je joue. Miam.